Qu’ont en commun le hockey et la poésie? Rien, à première vue. Et pourtant, un professeur de français de l’école secondaire François-Williams à Saint-Amable, Patrick Dupont, a profité de l’engouement du premier pour mieux faire saisir le deuxième à ses élèves. Résultat : un poème à faire sur les Glorieux comme projet de travail. Dans un temps de l’année où la fièvre du hockey gagne à peu près tout le monde, le travail s’est avéré fastidieux pour plusieurs mais stimulant pour bien des jeunes pour qui les rimes et les strophes sont du véritable chinois.
Il faut dire que pour M. Dupont, partager sa passion alors que le Canadien est en pleine série éliminatoire avait quelque chose de magique. «C’était une manière de démystifier la poésie, qui n’est pas vraiment accessible et en même temps, comme le hockey demeure une tradition ici, je voulais qu’on parle de ce phénomène faisant partie de la culture générale, quoi qu’on en dise.» L’orthopédagogue Josée Pilotte vient également faire son tour en classe afin d’aider les élèves qui ont certaines difficultés notamment avec la poésie.
Alors que la plupart des garçons ont applaudi cette initiative, bien des filles ont soupiré à la vue du travail qu’elles avaient à faire. Et plusieurs d’entre elles ont changé leur perception face au sport à la suite de cet exercice.
«Fan, pas fan, c’est sûr que la principale difficulté a été de construire un poème selon des règles très strictes», indique une élève, Josiane Mc Duff.
Pour sa part, la jeune Shanel Aubé s’est découvert un certain intérêt pour le hockey à travers ce travail. «Je n’avais jamais vraiment regardé les Canadiens à la télévision et depuis que j’ai fait ce travail, je ne manque pas une partie.»
Un autre étudiant, Keven Forant, a fait l’exercice avec plaisir, profitant de ces nouvelles notions pour les appliquer ailleurs. «Moi, personnellement je n’aime pas plus les Canadiens que ça, mais je me tiens au courant quand même. Mais le projet en tant que tel, je l’ai vraiment aimé et j’ai appris comment faire un poème, alors je vais pouvoir en faire pour ma blonde.»
Il faut dire que, depuis le début des séries, les élèves de première secondaire qui ont pour enseignant M. Dupont, ils en mangent, du hockey.
«On est envahi par la fièvre de la LNH, lance le principal intéressé, qui arbore d’ailleurs une coupe de cheveux où apparaît le signe du CH à trois endroits. Les jours de match, les élèves peuvent mettre un chandail à l’effigie des Canadiens à la place du traditionnel polo: l’école a fait une dérogation à son code de vie pour l’occasion! Aussi, une mère et un fils m’ont confectionné la fameuse cravate chanceuse portée par Guy Carbonneau alors qu’une autre jeune m’a donné un porte-clés des Canadiens. Ce ne sont pas les exemples qui manquent!»
Le professeur de français rappelle que cette formule hockey/ poésie a permis de stimuler le travail des élèves. «C’est sûr qu’à la base, le volet poésie n’est jamais évident à enseigner. Toutefois, cette manière de faire en a inspiré plus d’un et a surtout permis de tisser des liens.»