« Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école? », fredonnent chaque année de nombreux élèves à l’aube de la rentrée scolaire. Mais que peut-on faire pour faciliter le retour en classe de sa progéniture? Comment s’assurer que son enfant soit bien préparé pour l’année qu’il s’apprête à entreprendre?
Selon Marie-France Lavallée, directrice de l’école primaire Paul-VI, la préparation se fait à trois niveaux. D’abord, il faut s’assurer que notre jeune ait le matériel scolaire requis. « Pour faire en sorte que l’élève se sente concerné, je suggère de faire les achats avec lui, propose Mme Lavallée. C’est une façon de l’impliquer, qu’il sente qu’il a participé à la préparation. » Certaines écoles de la région offrent d’ailleurs le service d’achats scolaires, effectué par des parents bénévoles, où les enfants viennent chercher leur matériel en compagnie de leurs parents.
Puis, il y a la préparation physique. Au niveau des habitudes de vie, Mme Lavallée conseille de faire reprendre le rythme de l’école aux jeunes au moins deux semaines avant le début des classes. De cette façon, l’enfant recouvre sa routine et est ainsi mieux préparé lorsque le jour J arrive.
Finalement, il importe de préparer le jeune psychologiquement à la rentrée scolaire. A-t-il des craintes, des appréhensions? Bien qu’une journée d’accueil soit organisée en juin pour les futurs écoliers de l’école Paul-VI, par exemple, Marie-France Lavallée suggère aux parents de familiariser leur enfant avec l’environnement physique qu’il sera appelé à côtoyer, soit l’école, le parc, le service de garde, etc., parce que « deux mois et demi, c’est relativement loin dans le temps pour un enfant », rappelle-t-elle.
Cela est d’autant plus important lorsque le jeune ne demeure pas à proximité de l’école fréquentée. « Pour les enfants dont c’est l’école de quartier, ils la connaissent déjà. Mais si les élèves sont transportés, comme c’est souvent le cas lorsqu’ils habitent de nouveaux quartiers, ça peut devenir plus important », explique Mme Lavallée.
Selon la directrice d’école, il est primordial de réaliser l’importance que revêt la place réservée à la préparation de la vie scolaire de l’enfant. « Il faut lui donner le goût de retourner à l’école », lance-t-elle.
D’hier à aujourd’hui
Marie-France Lavallée œuvre dans le domaine de l’enseignement depuis 22 ans. Des rentrées, elle en a vu plusieurs. Et d’une génération à l’autre, le retour en classe a beaucoup changé.
« La vie d’aujourd’hui demande une grande adaptation aux enfants, indique-t-elle. Ils doivent s’adapter à leur vie scolaire, au service de garde, aussi, bien souvent. »
Mais cela a des avantages notables. Alors que, par le passé, plusieurs mères n’étaient pas sur le marché du travail, aujourd’hui, bon nombre d’entre elles cumulent boulot et petite famille. « Avant, les enfants étaient habitués de n’être qu’avec leurs parents. Le détachement était plus difficile lors de la rentrée en classe, évoque la directrice d’école. Aujourd’hui, ils ont l’habitude de fréquenter d’autres personnes, d’être en groupe. Ils débutent tôt une vie occupée et ils s’adaptent rapidement. La socialisation est beaucoup plus développée », conclut Mme Lavallée.