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Mine de rien, Lucie Laroche-Tétrault et son équipe de jeunes rédacteurs ne cessent d’accumuler les récompenses. En dix ans de publication, le journal Ça Presse, de l’école primaire de la Mosaïque, a remporté huit récompenses! Un véritable phénomène qui semble relever d’un secret bien gardé.

Mais qu’est-ce que ce journal?

« Ça Presse est un journal étudiant, qui en est à sa dixième année d’existence. L’équipe est formée de 20 à 25 jeunes de cinquième et sixième années », raconte Mme Laroche-Tétrault, enseignante de sixième année à l’école de la Mosaïque.

Pour ceux qui n’ont pas accès à cette publication, disons que Ça Presse est un fascicule broché, publié en noir et blanc, de format « 8,5 x 11 », et dans lequel on retrouve, notamment, diverses chroniques et nouvelles concernant la vie sociale de l’établissement.

Il y a cinq ans, Ça Presse a adhéré au volet de l’école orientante du gouvernement du Québec. Un programme qui vise à faire découvrir aux jeunes les différents aspects des carrières et professions.

« Le but de ce volet était de contrer le décrochage au secondaire, d’ouvrir aux jeunes de nouveaux horizons, parce que souvent, ce qu’ils connaissent des métiers, c’est celui que leur papa ou maman exerce », précise la principale intéressée.

C’est ainsi qu’à l’intérieur de Ça Presse, on trouve des entrevues de fond avec des gens qui viennent présenter en classe leur emploi. Cette année, on a privilégié des parents d’élèves – plutôt que des gens provenant de l’extérieur – pour venir rencontrer les jeunes.

« On a quatre classes en cinquième et sixième années. Dans chacune des classes, les élèves préparent des questions. Le parent interviewé vient à l’école et chaque entrevue dure environ 45 minutes. Il y a deux journalistes par classe qui posent des questions et rédigent l’article, une fois que la personne a terminé son exposé. On va plutôt choisir des personnes qui exercent des métiers moins connus. Le premier volet de l’entrevue porte sur la profession de cette personne et le second sur ce qu’elle est. Quel genre d’enfant elle était, ses matières préférées à l’école, etc. Dans chaque numéro de Ça Presse, on retrouve trois entrevues sur les professions », précise l’enseignante.

Des prix, des prix et encore des prix

Quand Lucie Laroche-Tétrault a soumis Ça Presse au concours annuel des Mérites du français en éducation du Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec, elle ne pensait pas s’y abonner, façon de parler. Parce que depuis ce temps, année après année, à deux exceptions près, Ça Presse ne cesse de remporter les grands honneurs du concours. En 1998, lors de sa première participation, Ça Presse décroche le premier prix. En 1999, 2000 et 2001, le journal de l’école obtient la deuxième place. Puis occupe de nouveau le premier rang en 2004 et 2005, pour obtenir la deuxième place en 2006. Enfin, cette année, pour 2007, Ça Presse obtient de nouveau la palme en remportant le premier prix, toujours à l’intérieur de la catégorie « journal d’école niveau primaire ». Un prix qui a été décerné le 23 mars en soirée à l’école secondaire André-Laurendeau de l’arrondissement de Saint-Hubert. Mme Laroche-Tétrault s’y est rendue en compagnie de quelques élèves.

« Les deux années où l’on n’a rien eu, c’est parce qu’il y a eu une année où l’on n’a pas publié; je ne m’en occupais plus. Et l’autre année, je n’ai pas présenté le journal au concours. Je suis contente de remporter le prix, je pense aux enfants qui ont le plaisir d’aller le chercher (un trophée et des dictionnaires et encyclopédie) en raison de la notoriété. La qualité du français dans nos textes est évaluée. Vous savez, nous sommes une petite école publique, avec très peu de revenus, avec des gens ordinaires, et nos élèves réussissent à créer un produit qui va chercher un prix. C’est de ça que je tire ma satisfaction. Quand on a gagné le prix, ma directrice a demandé par interphone que chacune des classes ouvre sa porte afin d’applaudir les artisans de Ça Presse. J’en étais rouge d’émotion, les murs de l’école vibraient. J’ai senti la chaleur des enfants, ils étaient fiers », mentionne Mme Laroche-Tétrault, visiblement émue.

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