Le ministre de l’Éducation, François Blais, déclare qu’il faut moderniser la démocratie scolaire et mettre fin aux élections scolaires. Nous vivons pourtant une modernisation depuis le 2 novembre dernier avec l’entrée en vigueur des changements suivants : réduction du nombre de circonscriptions, élection de la présidence au suffrage universel et plus grand nombre de commissaires nommés par le Comité de parents, incluant un parent représentant les parents d’élèves handicapés ou avec des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage.
En se présentant aux élections scolaires, les douze élus scolaires de la Commission scolaire des Patriotes (CSP) ont choisi de défendre une seule cause, l’éducation publique. Ce sont des personnes impliquées dans leur communauté et soucieuses de bien représenter leur milieu dans chacune des circonscriptions.
En plus des quatre parents nommés par le Comité de parents, les douze élus, dont six nouveaux, sont tous des parents qui avaient, ont ou auront des enfants qui fréquentent nos écoles. Si le ministre souhaite donner encore plus de pouvoirs aux parents, il n’a qu’à modifier la Loi sur l’instruction publique pour accorder le droit de vote aux quatre commissaires parents.
Cette nouvelle gouvernance vient à peine de prendre place pour un mandat de quatre ans. Laissons-lui le temps de faire ses preuves. Pourquoi vouloir à tout prix faire ce brassage de structures alors que c’est d’un réinvestissement dont le système public d’éducation aurait besoin? Croyez-vous vraiment que ce soit pour améliorer le service aux élèves? Ne soyons pas dupes!
La CSP a un modèle de gestion très décentralisée qui répond à l’objectif du ministre de donner plus d’autonomie aux écoles. Nul besoin de changer la loi pour y arriver. Et nous avons le plus bas taux de frais administratifs parmi les commissions scolaires du Québec en plus d’avoir une note très enviable de 94,5 % dans le rapport Lacroix.
L’exercice de la démocratie doit être renforcé pour que la gouvernance de notre réseau d’écoles demeure entre les mains de citoyens élus par la population et complètement dédiés à l’éducation publique afin d’assurer des réponses adaptées aux particularités des milieux. Ces élus sont redevables à la population, ce qui ne serait pas le cas de personnes nommées par le ministre ou par divers groupes. Il est hors de question qu’un conseil d’administration gère nos écoles publiques. Les citoyens et citoyennes devraient se révolter contre cela!
Hélène Roberge
Présidente, Commission scolaire des Patriotes