Les représentants des parents se joignent au Conseil des commissaires pour dénoncer le manque de financement de l’école publique
À l’occasion de sa séance du mardi 23 juin 2015, le Conseil des commissaires de la Commission scolaire des Patriotes (CSP) a adopté un budget prévoyant des dépenses et des revenus de 327 963 286 $ pour l’année scolaire 2015-2016. Rappelons que pour présenter ce budget, la CSP a adopté le 26 mai dernier, un plan de réduction des dépenses de 3 M$, et décidé de mettre en vente des bâtiments et terrains excédentaires lui appartenant. La CSP a l’obligation d’adopter un budget équilibré même si le gouvernement lui impose des compressions budgétaires récurrentes depuis 2010, portant maintenant celles-ci à près de 18 M$.
Dans son plan de réduction des dépenses, la CSP a dû faire des choix difficiles puisque 80 % de son budget est consacré aux salaires des employés et que 96 % de ceux-ci sont des personnes travaillant dans les écoles et offrant des services directs aux élèves. Pour la présidente de la CSP, Hélène Roberge, la présidente du comité de parents de la CSP, Marie-Hélène Talon, ainsi que Steve Bernier, président du Comité consultatif des services aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (CCSEHDAA) de la CSP, cette situation a assez duré. Avant même que les commissaires votent l’adoption du budget, les trois présidents ont dénoncé d’une seule voix les compressions budgétaires additionnelles imposées pour 2015-2016.
« Le réseau de l’éducation a fait sa part », a déclaré Mme Roberge. « Nous réclamons que le gouvernement du Québec prenne position en faveur de ses écoles et ses centres de formation publics. Il faut faire cesser toutes ces coupes et compressions, il faut offrir aux employés de l’éducation des conditions d’exercice optimales et ainsi permettre aux élèves d’avoir accès à une école publique de qualité répondant à leurs besoins, quels qu’ils soient. »
Mme Roberge a poursuivi en invitant les parents et les citoyens à signer la pétition en ligne sur le site de l’Assemblée nationale en faveur de la reconnaissance et du financement adéquat de l’école publique.
Le désinvestissement de l’état en éducation inquiète aussi les parents d’élèves engagés au sein des conseils d’établissement des écoles et des centres de la CSP. « En six ans, c’est plus d’un milliard de dollars en compressions qui est imposé aux commissions scolaires », poursuit Mme Talon. « Tous les parents membres des conseils d’établissement des écoles et des centres de la CSP se joignent à moi pour demander au ministre de l’Éducation de placer la réussite des élèves en tête de liste des critères qui guideront l’ensemble des décisions qu’il aura à prendre au cours des prochains mois. » La présidente du Comité de parents a profité de l’occasion pour rappeler que tous les citoyens peuvent se joindre aux milliers de parents qui se sont donné rendez-vous dans les écoles du Québec le 1er septembre prochain à 7 h 30 pour signifier leur soutien à l’école publique.
Le président du CCSEHDAA, Steve Bernier, s’inquiète aussi de la capacité des écoles à continuer à répondre aux besoins éducatifs des élèves handicapés et ceux en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage. « Depuis 10 ans, le nombre d’élèves HDAA est en hausse; par conséquent, leurs besoins et les coûts qui y sont associés augmentent. Chaque année, la CSP réussit à investir quelque 10 M$ en plus des sommes qu’elle reçoit du ministère de l’Éducation pour répondre aux besoins des élèves HDAA. Il devient urgent que le gouvernement travaille de concert avec le réseau de l’éducation afin de répondre de façon juste et équitable aux besoins des élèves. »
Pour Mme Roberge, après cinq années de compressions répétées et avec un taux de frais administratif aussi bas, la CSP ne dispose plus de la marge nécessaire lui permettant d’effectuer des compressions additionnelles sans toucher aux services aux élèves. « Le gouvernement doit cesser les coupes en éducation. Comment peut-on continuer d’offrir à nos élèves tout le soutien dont ils ont besoin pour apprendre? Nous ne pouvons rester muets devant un tel désengagement de la part du gouvernement envers ses enfants, adolescents et adultes qui fréquentent nos écoles publiques. Il est temps de se mobiliser et dénoncer le manque de financement de l’école publique. Nous vous attendons le 1er septembre à 7 h 30 dans l’un des 66 établissements scolaires de la CSP! », a conclu Mme Roberge.