La CSP prévoit adopter un budget déficitaire pour 2014-2015
La Commission scolaire des Patriotes (CSP) a reporté l’adoption de son budget pour l’année 2014-2015 à la séance du conseil des commissaires qui se tiendra le 26 août prochain. En effet, les commissions scolaires ne doivent pas adopter leur budget avant celui du gouvernement du Québec, qui sera exceptionnellement adopté cette année à la mi-juillet.
De plus, à la lumière des toutes dernières données transmises par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), le Conseil des commissaires a décidé de demander au Ministre l’autorisation d’adopter un budget déficitaire pour la prochaine année scolaire.
Pour la présidente de la CSP, Hélène Roberge, les efforts supplémentaires demandés aux commissions scolaires sont sans précédent. « Nous venons d’apprendre que les nouvelles compressions budgétaires imposées à notre commission scolaire devraient s’élever à 5,9 M$. À titre de référence, c’est plus du double que celles de 2013-2014 et elles viennent s’ajouter à celles que nous subissons depuis quelques années. Nous ne nous attendions pas à de nouvelles compressions budgétaires d’une telle ampleur et il est impossible de produire un budget en équilibre avec une annonce qui arrive quelques jours à peine avant le début de notre année financière » précise Mme Roberge.
Cette nouvelle est très préoccupante pour la CSP parce qu’en raison de son mode de fonctionnement très décentralisé, les nouveaux efforts demandés ne peuvent qu’avoir un impact direct sur le niveau actuel des services offerts aux élèves. Pourtant, selon les derniers indicateurs du MELS, ce modèle de gestion unique permet à la CSP de gérer efficacement les fonds publics. En effet, elle présente les plus bas frais administratifs dans la catégorie des commissions scolaires de même taille et se positionne au 2e rang de l’ensemble des 69 commissions scolaires du Québec. Ce mode de fonctionnement a permis de donner davantage de ressources financières aux écoles afin de favoriser la réussite des élèves.
« Avec des coûts administratifs qui ne représentent que 3,8 %, alors que la majorité des organismes publics et parapublics se situent autour de 14 %, je pense que nous avons été jusqu’à maintenant très créatifs et efficients, mais la limite est maintenant largement atteinte, voire même dépassée. Il est faux de laisser croire que nous pouvons continuer à trouver des solutions qui n’affecteront pas nos élèves » ajoute Mme Roberge.
La CSP n’est pas seule à se préoccuper des effets liés aux compressions budgétaires des dernières années. Dans un rapport rendu public le 20 juin dernier, un comité d’experts chargé d’analyser le financement, l’administration, la gestion et la gouvernance des commissions scolaires est d’avis « qu’il y a des limites à la rationalisation administrative sans affecter le niveau de services aux élèves, compte tenu de la faible part relative qu’occupe l’administration dans le coût global de l’éducation. »
Les signataires du rapport commandé par le gouvernement du Québec soulignent « qu’il faut préserver un réseau scolaire solide pour contribuer au développement économique du Québec moderne et pour maintenir une société juste. L’expérience démontre que les commissions scolaires sont des organisations responsables. »
Pour consulter le rapport sur le financement, l’administration, la gestion et la gouvernance des commissions scolaires.
« Nous aurons malheureusement l’odieux de prendre des décisions pour absorber ces compressions majeures imposées par le gouvernement en sachant qu’il y aura forcément un impact sur la qualité des services aux élèves. C’est une période noire pour notre système d’éducation publique! » conclut Mme Roberge.